Histoire détaillée

Les prémices, tout commence dans les années 1960…

C’est dans les années soixante qu’une série d’évènements sans lien apparent va aboutir en la rencontre improbable du bouddhisme himalayen et de l’Occident. Suite aux bouleversements qui agitent le Tibet en 1959 entraînant l’exode de milliers de tibétains, de nombreux maîtres bouddhistes s’installent en Inde ou au Népal. Ils deviennent ainsi plus accessibles aux voyageurs du monde entier. En parallèle, l’Occident voit l’émergence de la contre-culture hippie qui, dans sa quête de sens, se tourne vers les spiritualités orientales. Nombre de voyageurs, dans la mouvance du Hippie Trail, se déplacent vers l’Inde ou le Népal afin d’y trouver les clefs du bonheur. Ils ont alors l’occasion de rencontrer les plus grands maîtres du bouddhisme tibétain.

1975

Une requête pour transmettre le Dharma en Occident

Parmi ces voyageurs se trouvait Bernard Benson, un scientifique anglais qui fit la connaissance de nombreux maîtres tibétains au Népal. Les enseignements du Bouddha l’ayant personnellement aidé, cela ancra en lui la certitude que les valeurs bouddhiques pouvaient être véritablement utiles à l’Occident. Il décida donc de solliciter des maîtres de différentes écoles du bouddhisme tibétain, comme le 16e Karmapa ou encore Dudjom Rinpoché, pour participer à l’introduction du bouddhisme en Europe. Il leur offrit, à cet effet, une partie de sa propriété en Dordogne.

Le 16e Karmapa étudia la proposition de M. Benson qu’il pensait sérieuse. Il avait perçu « un terrain propice » en France, pays où le bouddhisme était déjà connu notamment par les ouvrages d’Alexandra David-Neel et les documentaires d’Arnaud Desjardins. Considérant que les enseignements du Bouddha pourraient être profitables aux européens, il visita le lieu proposé par M. Benson en janvier 1975 et jugea qu’il était parfaitement approprié pour y fonder un centre bouddhiste. C’est pourquoi, il accepta son offre. Ce lieu deviendra par la suite Dhagpo Kagyu Ling : son principal centre européen.

Des personnes qualifiées
Mais pour l’heure, seule une vieille ferme délabrée se trouvait sur cette terre de Dordogne. Tout restait à faire ! Il convenait de trouver les personnes appropriées pour mener à bien cet immense projet consistant à introduire les enseignements du Bouddha dans un lieu où ils étaient encore inconnus. Le Karmapa dépêcha d’abord l’aîné de ses neveux, Jigmé Tséwang Rinpoché. Celui-ci avait été éduqué, depuis sa plus tendre enfance, par le 16e Karmapa et en avait reçu l’intégralité des transmissions de la lignée karma kagyu. Le Karmapa choisit aussi lama Guendune Rinpoché pour enseigner aux Occidentaux. Il le considérait comme un lama hautement qualifié qui possédait une profonde expérience de la méditation. Il était à même de transmettre les instructions essentielles permettant de guider les pratiquants dans leur méditation. Lama Jigmé Rinpoché arriva en Dordogne en mai 1975. Il fut rejoint en octobre de la même année par lama Guendune Rinpoché accompagné de quelques moines dont lama Phurtsé. Pendant ces premiers temps, seules quelques dizaines de personnes étaient rassemblées autour des lamas tibétains, participant avec ardeur à la construction du lieu.

1977

Un lieu consacré, naissance de Dhagpo Kagyu Ling

En 1977, le Karmapa revint en Europe. Il décida de consacrer le lieu afin qu’il puisse être véritablement utile à la diffusion et à l’intégration des enseignements bouddhiques en Occident. Il effectua tout d’abord la traditionnelle cérémonie de la coiffe noire devant une assemblée de plusieurs centaines de personnes. Puis, comme l’avait fait au Tibet son illustre prédécesseur le 1er Karmapa, Dusoum Khyenpa (1110-1193), avant de fonder son monastère principal, il bénit chaque parcelle du lieu grâce à la profonde pratique de Korlo Demchog (Chakrasamvara) : une pratique de sagesse issue des hauts tantras. Il effectua le rituel pendant tout une semaine et à l’issue de celle-ci, déclara : « Ce lieu sera important pour le futur du Dharma, l’enseignement du Bouddha. Néanmoins, il y aura des obstacles et il faudra beaucoup de patience pour qu’il puisse se développer pleinement ».

Après l’avoir consacré, le Karmapa nomma le site Dhagpo Kagyu Ling, « le lieu de la transmission des enseignements ». Il en fit le siège européen de la lignée karma kagyu et établit lama Jigmé Rinpoché comme son représentant en Europe. Les premiers disciples fondèrent ensuite l’association « Dhagpo Kagyu Ling ». Le centre était né.

Cinq éléments interdépendants

Pour le Karmapa, il était de la plus haute importance de pouvoir établir les enseignements du Bouddha là où ils n’étaient pas encore accessibles. Ceux-ci véhiculent des valeurs de non-violence et de bienveillance, possèdent un potentiel intrinsèque de libération et d’éveil, et ont ainsi la capacité de diminuer le mal-être des personnes de manière durable. Afin que ces enseignements puissent se développer pleinement, perdurer et être profitables à tous, le Karmapa expliqua quelles étaient les conditions à réunir. Il conseilla ainsi la mise en œuvre de cinq éléments interdépendants. Pris de manière combinée, ces éléments sont indispensables pour ancrer de manière authentique et stable les valeurs essentielles du bouddhisme. Pris individuellement, ils reflètent l’aspiration et l’évolution des personnes dans leur pratique du chemin bouddhique.

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Le premier élément consiste à établir des centres ouverts au public afin que les personnes qui le souhaitent puissent découvrir, étudier le bouddhisme, et apprendre la méditation. L’idée de cette première condition est d’offrir l’opportunité de se relier au Dharma.

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Le deuxième élément se réfère à des centres de retraite de méditation. Certaines personnes veulent aller plus loin dans leur pratique, elles veulent accéder au sens profond de l’enseignement du Bouddha, et souhaitent approfondir leur recherche sur la nature véritable des phénomènes. Il est alors essentiel qu’elles puissent trouver un espace qui offre les conditions pour s’engager dans un processus intensif de pratique et de méditation. C’est pourquoi, le Karmapa a souligné l’importance des centres de retraite où les transmissions profondes et authentiques de la lignée karma kagyu pourraient être données et préservées.

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Le troisième élément est destiné aux personnes qui veulent dédier chaque aspect de leur existence au développement de leur chemin spirituel et au bonheur des êtres. Il s’agit du monastère qui offre la possibilité à une communauté d’hommes et de femmes de faire de la voie bouddhique un chemin de vie et de maintenir la tradition monastique du Bouddha. Il a été édifié en Auvergne, à Kundreul Ling. Le monastère est indissociable du temple où tous les pratiquants peuvent se réunir et pratiquer ensemble.

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Le quatrième élément réside en la création d’un institut bouddhique. L’Institut est destiné à des personnes qui souhaitent étudier le bouddhisme de manière précise et poussée. Il est également un espace ouvert, un lieu pour réfléchir à un bouddhisme contemporain qui, tout en étant ancré dans la tradition, s’ouvre à la confrontation et au dialogue interdisciplinaire. Le premier institut à été inauguré en 2013 en Dordogne dans le centre de Dhagpo Kagyu Ling.

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Le cinquième élément est l’aspect de la bibliothèque. Afin que le bouddhisme puisse être correctement étudié, compris et appliqué, il est nécessaire de se baser sur une mémoire écrite, un support documentaire conséquent et authentique. Les bibliothèques permettent de rassembler, de préserver, et de rendre accessible au public les textes bouddhiques fondamentaux.

Ces 5 éléments combinés représentent des conditions très profondes, nécessaires au plein accomplissement de la pratique bouddhique, et ce, tant au niveau personnel que collectif. Si l’un de ces éléments manque, alors les conditions ne sont plus vraiment réunies pour amener aux pleins effets du chemin spirituel.
Le Karmapa donnait ainsi une nouvelle image d’ensemble, ce n’était plus seulement un lieu qu’il convenait de développer, mais toute une dynamique d’éléments, de conditions interconnectées, une dynamique qui allait s’étendre bien au-delà de Dhagpo Kagyu Ling en Dordogne.

À partir de 1977

Une mise en place progressive des 5 éléments…

Tout d’abord la bibliothèque et les centres ouverts au public
Suite aux évènements survenus dans leur pays, beaucoup de tibétains avaient fui, emportant avec eux des textes bouddhiques. Des milliers de volumes avaient ainsi pu être sauvés. Il convenait alors de les rassembler et de les protéger et il fallait, pour cela, créer rapidement une bibliothèque pour permettre leur préservation. C’est ainsi que dans le tout nouveau centre de Dhagpo, la bibliothèque commença son activité dès 1977. Néanmoins, par manque de locaux adaptés, elle resta confidentielle jusqu’à juin 2013, date de l’inauguration de l’Institut. Suivant les conseils de Karmapa, il était important de faire connaître le bouddhisme, offrant ainsi aux personnes la possibilité de se relier aux enseignements du Bouddha. De nombreux enseignements furent ainsi donnés, notamment par Guendune Rinpoché et Jigmé Rinpoché, à Dhagpo Kagyu Ling mais aussi dans toute l’Europe. Dès 1982, des centres urbains, placés sous l’autorité spirituelle de Dhagpo, furent créés un peu partout en France, afin de permettre au plus grand nombre d’étudier et de méditer. Peu à peu d’autres centres virent le jour, en Allemagne, en Grèce, en Italie, etc. Aujourd’hui, ils sont quasiment une centaine à travers l’Europe.

1980

Les étudiants demandent à faire une retraite de méditation !

Petit à petit, une communauté grandissante d’étudiants et de pratiquants venus du monde entier commença à se former autour de Guendune Rinpoché et de Jigmé Rinpoché. Ceux-ci étaient comme des exemples vivants, incarnant dans leur vie quotidienne ce qu’ils enseignaient : la bienveillance, la sagesse et la compassion. Leur présence était source de force et d’inspiration, de nombreuses personnes voulaient suivre leur exemple. C’est ainsi qu’un premier groupe de disciples exprima le souhait d’approfondir la pratique en effectuant une retraite traditionnelle de trois ans. Il fallait pour cela trouver un lieu adapté. Les recherches dans ce but débutèrent en 1980. Néanmoins, malgré les efforts fournis, les tentatives pour obtenir un permis de construire ou acheter des bâtiments suffisamment vastes pour accueillir plusieurs dizaines de retraitants ne purent aboutir en Dordogne.

Jusqu’au jour où les représentants de Dhagpo apprirent qu’Arnaud Desjardins voulait se séparer de son centre en Auvergne. Conscient de la valeur spirituelle du lieu, celui-ci souhaitait qu’il revienne à une lignée bouddhiste authentique.

1983

De Dhagpo Kagyu Ling en Dordogne à Dhagpo Kundreul Ling en Auvergne

Dans le courant de l’année 1983, lamas Jigmé Rinpoché et Guendune Rinpoché visitèrent le Bost qui leur sembla parfaitement adapté pour la mise en place des futurs centres de retraite. C’est ainsi qu’en octobre 1983, l’acte de vente du Bost fut signé. Le lieu devint Dhagpo Kundreul Ling, « Le jardin où tout se libère ». Le mandala de Dhagpo s’étendait, de manière quelque peu inattendue, de la Dordogne vers l’Auvergne et les éléments énoncés par Karmapa se retrouvaient éloignés de près de 250 km. Comme le Karmapa l’avait prédit quelques années auparavant, Kundreul Ling allait devenir un endroit important pour la lignée karma kagyu accueillant à la fois les centres de retraites, le monastère et le temple.
En parallèle
1974-1983

L’ashram
d’Arnaud Desjardins
au Bost, en Auvergne

Arnaud Desjardins était connu comme une haute figure de la spiritualité en France. Écrivain et réalisateur de documentaires, notamment sur les spiritualités orientales, il était un fervent adepte du yoga et un disciple de Swami Prajnanpad. Avant de s’éteindre, ce dernier lui avait demandé de retransmettre son enseignement. Arnaud Desjardins avait alors fondé, en 1974, un ashram au Bost, petit hameau d’Auvergne. Sa spiritualité était ouverte sur d’autres traditions, et l’ashram du Bost devint un lieu de découverte et de partage. Il fut le témoin de la venue de nombreux grands maîtres tibétains, tels Dilgo Khyentsé Rinpoché en 1975 ou le 16e Karmapa en 1977. Karmapa y avait même célébré la cérémonie de la coiffe noire et, consacrant le lieu, avait prophétisé qu’il jouerait un rôle important dans le futur développement de la lignée kagyu. En 1983, Arnaud Desjardins dû se séparer du Bost mais il souhaitait le voir revenir à une école spirituelle authentique, tant le lieu était imprégné de la bénédiction des nombreux maîtres venus y pratiquer et y enseigner. Il accorda alors toutes les facilités aux représentants de Dhagpo afin qu’ils puissent acquérir la propriété.

À partir de 1984

Développement des centres de retraite

Après quelques travaux, la bâtisse d’origine devint le premier centre de retraite de Kundreul Ling. En 1984, un groupe d’hommes et un groupe de femmes reçurent, pour la première fois dans l’histoire du Dhagpo mandala, les transmissions profondes de la lignée karma kagyu. Les centres de retraite de Kundreul Ling furent bénis, dès cette première génération de retraitants, par la présence de nombreux maîtres tels Shamar Rinpoché, Kalou Rinpoché ou encore Pawo Rinpoché. Avec le temps, d’autres disciples voulurent à leur tour effectuer des retraites, et les centres s’agrandirent peu à peu pour répondre à la demande. En 1990, un des disciples de Guendune Rinpoché offrit une propriété située à 3 km du Bost, c’est ainsi que virent le jour les centres de retraite de Laussedat, exclusivement réservés aux femmes. Les constructions continuèrent, répondant aux demandes des disciples. À ce jour, Dhagpo Kundreul Ling compte dix centres de retraite dont huit dédiés principalement aux retraites traditionnelles de 3 ans, et deux consacrés aux retraites de longue durée.

Après quelques travaux, la bâtisse d’origine devint le premier centre de retraite de Kundreul Ling. En 1984, un groupe d’hommes et un groupe de femmes reçurent, pour la première fois dans l’histoire du Dhagpo mandala, les transmissions profondes de la lignée karma kagyu. Les centres de retraite de Kundreul Ling furent bénis, dès cette première génération de retraitants, par la présence de nombreux maîtres tels Shamar Rinpoché, Kalou Rinpoché ou encore Pawo Rinpoché. Avec le temps, d’autres disciples voulurent à leur tour effectuer des retraites, et les centres s’agrandirent peu à peu pour répondre à la demande. En 1990, un des disciples de Guendune Rinpoché offrit une propriété située à 3 km du Bost, c’est ainsi que virent le jour les centres de retraite de Laussedat, exclusivement réservés aux femmes. Les constructions continuèrent, répondant aux demandes des disciples. À ce jour, Dhagpo Kundreul Ling compte dix centres de retraite dont huit dédiés principalement aux retraites traditionnelles de 3 ans, et deux consacrés aux retraites de longue durée.

Les transmissions essentielles de la lignée karma kagyu
En particulier grâce aux qualités de Guendune Rinpoché, le système des retraites traditionnelles de trois ans s’est mis en place. Les retraites se sont succédées en continu jusqu’à l’heure actuelle. Plus de 500 personnes ont reçu, à ce jour, les transmissions profondes des tantras et du mahamoudra. Bien sûr, tous n’étaient pas prêts pour réaliser de tels enseignements. Certains sont repartis vers une vie plus ordinaire, d’autres ont continué à s’investir dans le mandala de Dhagpo, certains aspirent à continuer d’approfondir leur pratique. Mais, quoiqu’il en soit, les pratiques ont été transmises et elles porteront leurs fruits un jour ou l’autre, quand les conditions seront réunies pour chacun ; alors la réalisation de la nature véritable de l’esprit, de notre richesse intérieure pourra avoir lieu. Guendune Rinpoché a toujours veillé à ce que les transmissions essentielles soient issues de la source la plus authentique, celle des lamas racines de la lignée : Karmapa et Shamarpa. Pour chaque génération de retraite, ils sont venus insuffler la pureté de leur transmission et de leur réalisation. C’est là la valeur et la qualité des transmissions reçues.
À la suite des centres de retraite de Dhagpo Kundreul Ling, d’autres centres ont vu le jour dans le Dhagpo mandala.

En 1990 en Grèce, dans la péninsule d’Halkidiki, lama Guendune Rinpoché établit un centre de retraite de méditation. Il le nomma Karma Rigdröl Puntsok Tashi Ling, c’est-à-dire « le lieu excellent et propice où la conscience est la libération ». Des retraites traditionnelles y eurent lieu de 1995 à 1998. Il est à présent un centre de méditation ouvert dont s’occupent encore des disciples directs de Guendune Rinpoché.

En 1996 en Dordogne, suite à une nouvelle donation et à la demande de certains de ses disciples, Guendune Rinpoché mis en place un centre de retraite de longue durée pour laïcs, qu’il nomma Dhagpo Dedröl Ling, « le lieu du bien-être résultant de la liberté intérieure ». Liens vers site de Marfond. Là encore la transmission se perpétue, soutenue par les maîtres de la lignée et par une communauté de pratiquants laïcs qui continue à s’investir dans l’activité du centre.

1988

Reconnaissance par l’État français de la congrégation de Dhagpo Kagyu Ling, Karmé Dharma Chakra

Il s’agit de la première congrégation non catholique validée officiellement par l’Etat.

1992

Reconnaissance par l’état français de la congrégation de Dhagpo Kundreul Ling, Karma Tharchine Lhundrup

À partir de 1992

À Dhagpo Kundreul Ling, les centres de retraite sont construits et les disciples s’y succèdent. Après la fin de leurs retraites, certains d’entre eux aspirèrent à rester sur le lieu. Ils émirent le souhait de pouvoir continuer à étudier, à méditer et à s’investir par leur activité au maintien et au développement de Kundreul Ling. Une requête fut alors faite à Guendune Rinpoché d’établir un endroit qui puisse abriter une communauté d’hommes et de femmes désirant faire des enseignements du Bouddha un chemin de vie. C’est ainsi que les travaux pour la construction du monastère de Kundreul Ling commencèrent. En 1992, au Bost, débuta la partie destinée aux moines, suivie en 1993, de celle réservée aux moniales à Laussedat. Le monastère sera finalisé en 1996. Il est à ce jour toujours habité par une communauté monastique de moines et de moniales de différentes nationalités et de tous âges. Comme le souligne Guendune Rinpoché « la communauté monastique est importante dans la préservation et la transmission du Dharma car ses membres sont capables de se consacrer pleinement à cette tâche avec toute leur énergie ».
Une communauté monastique ouverte
Selon les souhaits de Guendune Rinpoché, la communauté monastique ne vit pas repliée sur elle-même, elle est en interrelation avec une communauté laïque résidant à l’intérieur et autour du monastère. Ces deux communautés complémentaires s’entraident et soutiennent ensemble le centre de façon harmonieuse. Guendune Rinpoché souhaitait que le monastère soit un lieu ouvert, susceptible d’accueillir des personnes désirant se former à la méditation et au Dharma, ou souhaitant participer à son l’activité. Le monastère de Kundreul Ling devient, ainsi dès l’année 1995, un centre d’études et de méditation, ouvert au public.

1993

Le temple, un lieu de rassemblement, une œuvre monumentale…

Il ne manquait plus à cet ensemble presque complet qu’un lieu de rassemblement pour recevoir des enseignements et pratiquer ensemble. Ce sera le grand temple au Bost. Dès sa conception, le temple est envisagé comme un lieu de pratique, un réceptacle pour des représentations de l’éveil, un support d’inspiration, et une source de rayonnement spirituel. Le projet se met en place en 1993 suivant les instructions précises données par le 16e Karmapa à Guendune Rinpoché. Son édification sera principalement fondée sur la générosité, et va impliquer des centaines de donateurs et de bénévoles.

La construction et la décoration du temple sont essentiellement inspirées de l’architecture bouddhique himalayenne. D’une superficie de 500 m2 environ, le monument s’étage sur trois niveaux. Le temple proprement-dit se trouve au rez-de-chaussée, il est dédié à la pratique méditative et à la transmission d’enseignements. Le premier étage abrite les appartements de Karmapa et le deuxième, un petit temple reliquaire. Le temple est non seulement un lieu vivant mais contient également de nombreuses œuvres d’art sacré. Ainsi pouvons-nous y admirer une statue du Bouddha Shakyamouni haute de plus de cinq mètres ou encore des fresques murales remarquables par la finesse de leur trait et la qualité des matériaux utilisés. Le temple est une œuvre monumentale toujours en cours de finition. Il est ouvert aux visiteurs et fait désormais partie des sites insolites des Combrailles.

1997

Lama Guendune Rinpoché quitte son corps… mais la dynamique continue.

En 1997, lama Guendune Rinpoché quitte son corps. Il a formé de nombreux disciples qui ont reçu les transmissions profondes de la lignée karma kagyu. Certains d’entre eux ont été habilités à enseigner à leur tour, contribuant ainsi à soutenir la diffusion de l’enseignement à travers l’Europe et le monde. Les centres du Dhagpo mandala poursuivirent leur essor et accueillirent des personnes de plus en plus nombreuses. En Autriche, en Suisse, en Grèce, en Italie, en Espagne, en Belgique et particulièrement en Allemagne, de nombreux groupes du Dharma virent le jour, dont un premier centre à Jägerndorf, en Bavière, coordonné par l’association Karma Puntsok Ling.

2005

Le mandala de Dhagpo en Allemagne : le centre et la fondation Karmapa à Möhra

Le nombre de disciples germanophones et en provenance d’Europe de l’Est s’accroît régulièrement c’est pourquoi le  17e Karmapa, Trinlé Thayé Dorjé, Shamarpa et Jigmé Rinpoché ont souhaité que s’établisse un centre du Dharma au cœur de l’Allemagne. Après de nombreuses recherches, une bâtisse fut trouvée dans le land de Thuringe, tout juste au centre de l’Allemagne. Et finalement, c’est en 2005 que le centre bouddhiste de Möhra vit le jour. Il est sous l’égide de l’association Karma Puntsok Ling dont le chef spirituel est Karmapa Trinlé Thayé Dorjé et son représentant pour l’Europe, lama Jigmé Rinpoché. L’ensemble des enseignants du lieu sont des disciples directs de lama Guendune Rinpoché formés dans les centres de retraite de Dhagpo Kundreul Ling.

En 2009, la Fondation Karmapa Möhra est créée. Elle a pour objet de promouvoir les enseignements et l’éthique de la lignée karma kagyu. Elle soutient notamment un projet de logement intergénérationnel pour permettre à des personnes de tous âges de sortir de l’isolement. Ce projet inclut des résidences destinées aux personnes malades ou en fin de vie, résidences qui permettent la vie assistée, en collaboration avec les structures locales de médecine palliative. A l’heure actuelle, 25 personnes vivent dans ces logements, des monastiques, des pratiquants laïcs, des adolescents, des familles et des personnes âgées. Elles ont le souhait de mener ensemble une vie inspirée par l’éthique bouddhiste.

2013

Le cinquième élément, l’Institut, est finalisé à Dhagpo Kagyu Ling en Dordogne

Il ne manquait plus que l’Institut pour accomplir les 5 éléments préconisés par le 16e Karmapa. Grâce, notamment, à la constance de lama Jigmé Rinpoché, la construction de l’Institut sera finalisée en 2013 à Dhagpo Kagyu Ling en Dordogne. Il fut inauguré par Shamar Rinpoché en juin de cette même année. L’Institut est un lieu d’études approfondies, d’échanges, de partage de savoirs et de recherches interdisciplinaires. Son architecture est moderne, sobre, et durable, complètement intégrée aux paysages de la Dordogne. Il abrite également la bibliothèque dont le fonds documentaire en tibétologie est un des plus importants d’Europe.